RIVAGES d'ici et d'ailleurs

RIVAGES d'ici et d'ailleurs

L'océan, les rivages et Homo sapiens

 

Lumières sur estran oct 2011 James G.JPG          Lumières sur estran, octobre 2011

 

 

Respiration de l’univers

De la même façon que l’enfant sort du placenta, de la petite mer(e) intérieure, la vie apparue dans les océans s’est projetée vers les rivages. Chaque être vivant sur terre est donc issu d’un ancêtre commun, marin. Dire cela, ne contribue pas forcement à une quelconque prise de conscience parce que nous avons tendance à oublier ce lien des origines.

 

Cela ne veut pas dire pour autant que nous en sommes coupés, car nous pouvons ressentir ces liens profonds. Comme quand l’eau, l’oxygène ou une bonne nourriture nous traversent le corps et l’esprit. Nous respirons donc tous les jours avec l’univers sans nous en rendre compte. Regardons par exemple comment à travers les choses simples de la vie quotidienne nous sommes sous influence : les saisons, la météo, les rythmes journaliers des marées. Nous qui vivons près du littoral atlantique, nous sentons la respiration des rivages, qui agit comme une invitation : l’océan se retirant, nous laisse contempler quelques heures une petite partie de ses joyaux. Puis l’océan en remontant reprend son bien, celui qu’il partage sans compter. D’autres diront, celui qu’on pille sans vergogne.  

 

Un littoral en perpétuel évolution

Le réchauffement climatique augmente insidieusement le niveau de la mer, fait reculer la limite de nos rivages. L’urbanisation à outrance de nos littoraux provoque des nuisances irréversibles pour les paysages et la biodiversité. Il m’arrive encore de crier victoire, en expliquant qu’il reste au sud de la Loire, quelques kilomètres de côtes partiellement préservés du bétonnage. Les cours d’eau et les eaux de ruissellement drainent des polluants vers les eaux côtières qui engendrent des marées vertes en été. Enfin les EMR, les Energies Marines Renouvelables, offrent des possibilités de production non négligeables. Cette liste n’est évidement pas exhaustive mais on l’aura compris, il va encore se passer des choses sur nos rivages, pour le meilleur et/ou pour le pire.

 

Et sur notre chère côte de Jade ?

Depuis quelques années, j’ai observé et recueilli des témoignages sur l’évolution des estrans. Des plongeurs qui aiment les côtes rocheuses me disaient par exemple que la turbidité de l’eau est bien plus importante aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’année. La prolifération des algues vertes atteint désormais nos rivages mais aussi ceux de Vendée et de Charente-Maritime. Ce mois de février 2014, est malheureusement entaché d’une nouvelle pollution aux hydrocarbures. L’ensemble de ces pollutions chroniques et résiduelles engendre des contraintes pas franchement compatibles avec la conchyliculture, la pêche de loisirs et le tourisme. D’autre part, sans qu’on puisse en tirer de conclusion définitive, je remarque des variations importantes de certaines populations animales d’une année sur l’autre. L’estran rocheux de Ste Marie sur Mer accueille actuellement des moulières qui prolifèrent, envasent et asphyxient le milieu. En 2011, de Pornic à Préfailles, une quantité conséquente d’ascidies étaient présentes sous les pierres. Celles-ci étaient à peine présentent les années suivantes. Idem pour nos sympathiques lièvres de mer.  

 

Et comme l’homme s’est autoproclamé sapiens, soit « intelligent, sage, raisonnable, prudent », il s’agirait aujourd’hui de mieux connaitre nos littoraux, l’ensemble des phénomènes qui les font évoluer mais aussi la biodiversité qui la compose. Pour rattraper notre retard concernant nos connaissances sur notre territoire, l’association Hirondelle et d’autres structures en Loire-Atlantique vont en partie y contribuer par le biais d’un dispositif de sciences participatives. Celui-ci se nomme BIOLIT et est coordonné à l’échelle nationale par l’association Planète Mer. Cette enquête consiste à inventorier les algues brunes et les mollusques sur les estrans rocheux. Souhaitons que ce programme soit à l’origine d’initiatives et de recherches complémentaires pour donner à nos élus des outils concrets pour parfaire la sauvegarde du littoral.

 

James GUUILLON, Article pour la Plume de l'association Hirondelle à Pornic

                                                                                                       

*Pour en savoir plus sur le programme BIOLIT 

 



13/02/2014
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